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HISTORIQUE SUCCINCT DU FORT DE HOLLOGNE


(12ème BATTERIE, 3ème BATAILLON D’ARTILLERIE DE

FORTERESSE - POSITION FORTIFIÉE DE LIÈGE)


Suite aux tensions grandissantes entre la France et l’Allemagne et afin de garantir la neutralité de notre pays, le gouvernement belge décida, après de nombreux et houleux débats, de construire des forts ceinturant les villes de Liège et de Namur. Afin de ne pas éveiller la susceptibilité des deux puissances ennemies, la Position Fortifiée de Liège (P.F.L.) faisait face à l’Allemagne tandis que la Position Fortifiée de Namur (P.F.N.) s’opposait à la France.


 Construite selon les concepts du lieutenant-général Henri-Alexis Brialmont, considéré comme le père de la fortification moderne, la Position Fortifiée de Liège constituait une place d’arrêt comptant douze forts ceinturant la ville dont la mission essentielle était de retenir le passage des troupes ennemies en interdisant l’accès et l’utilisation des routes et du chemin de fer dont Liège marquait les nœuds. Ceci devait permettre à l’Armée de campagne de se mobiliser. La P.F.L. fut érigée entre 1888 et 1892.


 Partie intégrante de la P.F.L., le fort de Hollogne est un petit fort épousant la forme d’un triangle équilatéral. La partie essentielle du fort se compose du massif central, en béton, qui abritait les organes principaux de défense (bureau de tir, magasins à munitions, machineries, etc.) et duquel émergeaient les coupoles cuirassées pour les pièces à longue portée (2 coupoles à 1 canon de 12 cm, 1 coupole à 2 canons de 15 cm et 1 coupole à 1 obusier de 21 cm) ainsi que les coupoles cuirassées abritant les pièces destinées à la défense rapprochée (3 coupoles à éclipse à 1 canon de 5,7 cm). Un fossé sec ceinturait la partie fortifiée. Divers locaux de service se situaient sur la partie arrière du fort, dite front de gorge. 6 autres canons de 5,7 cm, placés sur affûts-chandeliers, étaient installés dans les coffres de contrescarpe afin d’assurer la protection des fossés du fort ; un 7ème canon de 5,7 cm sur affût-chandelier, placé dans la poterne d’escarpe, battait le chemin d’accès au fort et la poterne d’entrée de celui-ci.


 Le fort de Hollogne constituait la 12ème Batterie et était, avec ses voisins de Flémalle et de Loncin, intégré au 3ème Bataillon d’Artillerie de Forteresse.


En août 1914, le fort était placé sous les ordres du capitaine-commandant d’Artillerie Léon Cuisinier. Il était secondé dans sa tâche par le sous-lieutenant d’Artillerie Joseph Neuville (commandant de l’Artillerie), le sous-lieutenant Gaston Jacques (commandant de l’Infanterie), le médecin Cuypers et l’adjudant de matériel François-Xavier Papleux (intendant du fort). La garnison était composée de 230 artilleurs et de 120 fantassins.


 Durant la Bataille de Liège (4 au 16 août 1914), le fort offrit un belle résistance face à l’envahisseur ; les documents sont là pour en attester. Après avoir vu son voisin direct, le fort de Loncin, exploser sous les coups de l’ennemi (15 août) et après avoir subi un bombardement, Hollogne rendit les armes dans la matinée du 16 août. Le dernier fort de la P.F.L. était tombé. Sa garnison connut la captivité en Allemagne pendant quatre années ; une partie de celle-ci réussit cependant à quitter le fort et à rejoindre l’Armée de campagne.


 Les garnisons des forts de Liège firent preuve d’une énergie morale incroyable mais durent se résigner à capituler quant tous leurs moyens de défense furent épuisés ou devenus sans effet. Nos Alliés le reconnaîtront bien vite, la résistance de Liège permit ce que l’on a appelé « Le miracle de la Marne ».


 Par la suite, Liège aura, comme on le sait, l’honneur suprême d’accueillir, sur son territoire, le monument commémoratif des Alliés de la Grande Guerre et sera la première ville étrangère à recevoir, à titre militaire, la Légion d’Honneur française.


 Après la reddition de sa garnison, le fort de Hollogne fut occupé par les troupes allemandes ; celles-ci y effectuèrent des modifications mineures qui n’affectèrent que très peu sa structure initiale.


 Bien que servant de dépôt pour l’Armée belge, le fort ne fut pas réarmé lors de la réactivation des forts de Liège. Certains de ses cuirassements furent démontés et replacés dans d’autres forts, dont celui de Pontisse.


 En mai 1940, Hollogne abritait le dépôt de munitions de la P.F.L. et était occupé par une petite garnison placée sous les ordres du premier-sergent René Zimmermann. Après avoir assuré l’évacuation des munitions, René Zimmermann et ses hommes quittèrent le fort, sur ordre du commandant du Régiment de Forteresse de Liège, dans la soirée du 10 mai.


 Dans les jours qui suivirent, le fort fut bombardé par des avions Stuka allemands ; des pilotes de la Luftwaffe l’ayant confondu avec le fort de Flémalle.


 Le fort fut de nouveau occupé par les Allemands ; ceux-ci voulurent l’intégrer dans un site de lancement de V2 à partir du tunnel de chemin de fer Fexhe-le-Haut-Clocher – Kinkempois, à Hollogne-aux-Pierres. Durant l’hiver 1944-1945, lors de la Bataille des Ardennes, le fort servit d’hôpital militaire pour les troupes américaines.


 À la fin du Second Conflit mondial, le fort de Hollogne fut à nouveau utilisé comme dépôt par l’Armée belge et le reste de ses cuirassements fut vendu au prix de la simple mitraille et servit à alimenter les usines sidérurgiques liégeoises.


 En pleine « Guerre froide », le fort fut transformé en poste de commandement par la Force aérienne ; celle-ci l’occupa jusqu’en 1992. Bien qu’étant toujours propriété du Ministère de la Défense nationale, le fort fut alors laissé à l’abandon par l’Armée belge.


 Alors qu’il assumait le commandement du 3ème Wing Tactique (base aérienne de Bierset), le Colonel Aviateur Ingénieur Jean Joly apporta son support à quelques « mordus de la fortification » et leur permit l’accès au fort. Quelques mois plus tard, ces quelques personnes créèrent, fin 1993, l’asbl « Comité de Sauvegarde du Patrimoine Historique du Fort de Hollogne » (C.S.F.H., en abrégé). Les statuts de l’association parurent officiellement au Moniteur belge du 23 mars 1994 ; c’est pourquoi l’année 1994 est considérée comme la date de création de l’asbl.


 De par son état d’abandon total, le fort était transformé en une gigantesque décharge à immondices et la charge de travail pour le rendre présentable semblait surhumaine ; c’était sans compter sur la persévérance des quelques membres qui composaient alors le C.S.F.H.


 Malgré les réticences du ministre de la Défense nationale alors en place, le C.S.F.H. obtint, le 14 février 1994, sur intervention personnelle de Sa Majesté le Roi Albert II, une concession d’occupation du site. Depuis lors, l’asbl s’active à lui redonner son aspect initial, à le protéger, tout en préservant ses divers patrimoines, qu’ils soient historiques ou naturels, et à le faire découvrir par le public.


 En plus de son grand intérêt historique, le fort de Hollogne est un véritable havre de paix pour de nombreuses espèces animales et végétales. Bien qu’il soit ceinturé par l’aéroport de Liège, par une zone industrielle et par d’importants axes autoroutiers, outre 7 espèces animales protégées par la Loi, la faune est abondante sur le site et celui-ci abrite également de nombreuses plantes, dont plusieurs sont devenues rares en Hesbaye. De plus, une étude réalisée, en 1995 et 1997, par le Docteur Michel Dethier (Zoologie générale et appliquée – 5030 Gembloux), révèle une riche entomofaune dont une nouvelle espèce d’Hétéroptères recensée en Belgique.


 Le 5 octobre 1996, le C.S.F.H. a inauguré, en présence des diverses autorités et associations patriotiques, un monument dédié à la mémoire des défenseurs du fort de Hollogne. Cette cérémonie fut rehaussée par la présence de Madame Hélène Cuisinier et Monsieur Freddy Neuville, membre fondateur et Président d’Honneur de l’association, respectivement fille du capitaine-commandant Cuisinier et fils du sous-lieutenant Neuville.

Le dernier fort de P.F.L. à se rendre en août 1914, fut aussi le dernier à avoir un monument. Une injustice était réparée : le fort et sa garnison étaient enfin sortis des oubliettes de l’Histoire.


 Mis en vente courant 1997 par le Ministère de la Défense nationale, le fort de Hollogne fut acquis, en 1998, par le Ministère de l’Équipement et des Transports ; il fait dorénavant partie des installations de Liège-Airport.


 Le 6 novembre 1998, la Société Aéroportuaire de Bierset (SAB) autorisa le C.S.F.H. à poursuivre ses activités sur le site du fort de Hollogne.


 Les 24 & 25 avril 1999, le fort de Hollogne accueillit de nombreuses associations « fortificatives » belges et étrangères à l’occasion de l’exposition « Un siècle d’histoire militaire » organisée par le C.S.F.H. Un très large public répondit à l’appel.


 Le 19 novembre 2000, le puits d’eau potable du fort, d’une profondeur de 40 m, fut exploré par des plongeurs de l’équipe de sécurité de la société Techspace Aéro.


 Du 6 au 14 octobre 2001, les locaux du fort de Hollogne accueillirent l’exposition « L’univers concentrationnaire et la politique nazie d’extermination dans leur contexte historique 1914-1945 » organisée par la Fondation Auschwitz.


De 2004 à 2012, le C.S.F.H. organisa, au départ du fort de Hollogne,  un rallye de cyclotourisme intitulé « Le Tour des Forts de 1914 – Challenge Marcel Lebeau,en mémoire d’un de ses membres actifs et grand amateur de la Petite Reine, décédé le 22 août 2004 .



 En décembre 2004, un peu de terre, prélevée sur le site du fort, s’envola vers les États-Unis afin d’être placée dans un mémorial érigé par les Vétérans du Connecticut.


Le 16 août 2014, en présence de descendants de plusieurs membres de la garnison du fort de Hollogne en place en août 1914, le C.S.F.H. organisa les cérémonies du Centenaire de la reddition de l’ouvrage. Cette journée de commémoration fut rehaussée par la présence des autorités provinciales, communales et militaires ainsi que par de nombreuses associations patriotiques.


Chaque année, le C.S.F.H. participe au Forum International de la Fortification organisé en France. De par sa volonté de s’ouvrir au-delà de nos frontières, le C.S.F.H. a acquis une grande notoriété auprès des associations sœurs étrangères. De par ses contacts auprès des associations françaises, le C.S.F.H. entretient des relations privilégiées avec :


 Amifort Maubeuge (fort de La Salmagne) ;

 Les « Amis de Vauquois et de sa Région », association ayant en charge la mise en valeur de la tristement célèbre Guerre des mines (actes de jumelage scellés le 21 juillet 1995 à Vauquois-en-Argonne et le 5 octobre 1996 à Grâce-Hollogne) ;

 Les « Amis du fort de Bourlémont » qui s’occupent de la gestion du fort de Bourlémont, splendide ouvrage Séré de Rivières situé dans les Vosges (acte de jumelage signé le 25 mai 2002 au fort de Bourlémont) ;

 Etc.


Le C.S.F.H. participe également aux « Fortendagen » organisés par le Simon Stevin Centrum, en région flamande.


 Bien qu’ayant reçu quelques 10 000 visiteurs depuis la création du C.S.F.H., le fort de Hollogne reste étrangement assez méconnu par la majeure partie des habitants de Grâce-Hollogne et des communes avoisinantes. Parmi les visiteurs de marque, nous pouvons citer les délégations ci-après :


 Évangélistes américains ;

 Fortress Book (Pays-Bas) ;

 Fraternelle du IIIrd Belgium Pionniers Corps (2ème Armée britannique) ;

 Les Amis de la Ligne Maginot (France) ;

 Les Amis de la Ligne Maginot d’Alsace (France) ;

 Les Amis de Vauquois et de sa Région (France) ;

 Les Amis du fort de Bourlémont (France) ;

 Amifort Maubeuge (France) ;

 Policiers de Jacksonville (Floride, USA) ;

 Société Royale des Amis du Musée de l’Armée (Bruxelles) ;

 Sous-officiers de réserve de l’armée helvétique ;

 Western Front Association Belgïe (Ypres) ;

 Westwall Museum de la Festungwerke de Pirmasens (Allemagne) ;

 Etc.


Vu la proximité immédiate de l’hôtel Park Inn où logent des équipages en transit à l’aéroport de Liège-Bierset, le fort commence à recevoir la visite de pilotes étrangers, principalement des Polonais et des Ukrainiens.


Bien que très prisé par les spécialistes de la fortification, le fort de Hollogne se révèle également être un merveilleux outil pédagogique pour les enfants ainsi que pour des adultes en décrochage social. C’est pourquoi le C.S.F.H. organise annuellement des visites ou activités spéciales pour :


 Les élèves des écoles de l’entité de Grâce-Hollogne et des communes limitrophes ;

 La Fondation Roi Baudouin (Journée « Place aux enfants ») ;

 Les Régies de Quartiers.


 

 Fort d’une centaine de membres, dont de très nombreux Français, le C.S.F.H. reste fidèle à ses statuts et les quelques membres bénévoles de la première heure continuent à œuvrer pour la restauration du fort. Parmi les nombreux chantiers entrepris sur le site, nous sommes fiers d’avoir terminé, il y a peu, le déblaiement de la salle qui abritait la chaudière. D’autres projets de restauration et de mise en valeur de l’ouvrage sont actuellement en cours ou à l’étude.


 Le fort de Hollogne est accessible au public deux dimanches par an, selon un calendrier défini par le C.S.F.H., et le 21 juillet, dans le cadre de la Fête nationale et dans le prolongement de l’ancienne Journée des Forts de Liège. Une visite mensuelle du site a également lieu, le 3ème samedi du mois, d’avril à octobre, à 14.00 Hr. Des visites peuvent également avoir lieu sur rendez-vous. Le fort est situé à proximité immédiate de l’hôtel Park Inn, près de Liège-Airport ; son chemin d’accès est signalé par des panneaux « Fort de Hollogne ».


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C.S.F.H.    Comité de Sauvegarde du Fort de Hollogne

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